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  • Photo du rédacteurOlivier Scars

VISITE DISTILLERIES DE CALVADOS DOMAINE DU COQUEREL / PRÉAUX

Dernière mise à jour : 10 sept. 2019

Le réveil était programmé à 5h45 un jour de repos en semaine et lorsqu’il fut l’heure de se lever, je me dis que tout de même j’étais un grand malade.

La route de nuit fut calme et à mon arrivée, je pu admirer le lever de soleil sur le DOMAINE DU COQUEREL, magnifique édifice situé dans un bocage normand.


DOMAINE DU COQUEREL



Anciennement appelé Calvados Gilbert et créé en 1937, c’est en 1941 que René Gilbert investit le Manoir du Coquerel. En 1971, François Martin prend la direction de la marque suite au rachat par un groupe allemand. Ce groupe est finalement lui même racheté en 1990 par un célèbre groupe anglais et Jean-François Martin prend la suite de son père.

Il rachète la marque devenue CALVADOS COQUEREL qui redevient donc indépendante en 1996. C’est actuellement son fils Pierre qui, après avoir voyagé et fait ses études, est désormais en charge de l’entreprise. Le Domaine du Coquerel exporte aujourd’hui ses calvados dans une 20aine de Pays à travers le monde et fait parti du cercle fermé des producteurs en quantité industrielle.


Après avoir été accueilli au manoir, Pierre et un de ses collaborateurs commencèrent à me faire visiter le domaine.

Ce sont 700 à 800 producteurs de pommes qui vendent quelques 6000 tonnes de pommes au Domaine du Coquerel.


Après lavage, les pommes sont râpées, puis passées au pressoir pour obtenir le moût de pomme.

Ce moût est ensuite laissé en fermentation dans d’importantes cuves métalliques pendant environ 3 mois pour obtenir du cidre.








Fidèle à l’AOC CALVADOS, le cidre à distiller est distillé en un seul passage par les 3 alambics à colonne pour obtenir de l’eau-de-vie de cidre titrant à 70%.


Des tests et contrôles de qualité sont effectués à chaque étape dans un laboratoire sur place.









Mes hôtes m’emmenèrent ensuite dans différents chais de vieillissement.





Dans le 1er, j'y découvris une vingtaine de foudres.










Dans les autres sont stockés quelques 2500 petits fûts tous faits à partir de chêne du Limousin.








Vint enfin l’étape finale tant attendue de dégustation. Elle eut lieu dans une magnifique pièce du domaine parfaitement adaptée à l’accueil de groupes.






La gamme des CALVADOS COQUEREL comporte des Calvados d’assemblage d’âges différents de Fine à 30 ans.







Fort d’une vision et d’un palais affûté et tourné aussi bien vers la tradition que vers la modernité, Pierre Martin a imaginé 3 cuvées plus singulières.



On peut notamment cité le Calvados Finish Bourbon Barrel qui est un calvados d’assemblage contenant des eaux-de-vies de cidres de 4 à 7 ans d’âge qui ont ensuite passées 14 mois en fût de Bourbon avant d’être embouteillées.

On peut également cité le très réussi Calvados Triple Cask qui est un calvados d’assemblage de 15 ans d’âge contenant des eaux-de-vie de cidres vieillies en fûts roux de Cognac, d’Armagnac et de Calvados.






Cerise sur le gâteau, mon hôte me permit de déguster le millésime 1956 d’une ancienne gamme nommée Marquis de la Pomme. Aussi bon que difficile à se procurer !









À l’instar de Jean-Roger Groult et d’autres jeunes producteur de Calvados, je suis heureux de cette rencontre avec PIERRE MARTIN qui, après quelques heures de visite et de discussions, m’a prouvé que lui aussi représente le parfait pont entre tradition et innovation. Sa motivation, l’expérience de sa famille, mais aussi son propre parcours et son ouverture au monde en font assurément un des porte-drapeaux du Calvados avec lesquels il faut d’ores et déjà compter pour l’avenir et l’expansion de notre cher spiritueux normand.




PRÉAUX



À peine après avoir quitté le Domaine du Coquerel que me voilà de nouveau sur la route direction la DISTILLERIE PRÉAUX.

Celle-ci fut crée en 1934 par Gaston Préaux, puis modernisée et agrandit par son fils Jacques avant d’être rachetée.



J’avais rendez-vous pour déjeuner avec XAVIER DE SAINT-POL le directeur de chez Préaux qui m’avait déjà laissé une excellente impression au téléphone après 15 minutes de discussion sur ma démarche et l’avenir du Calvados.

Mon arrivée tardive sur place nous obligea à devoir négocier quelque peu avec la patronne d’un petit restaurant du village qui accepta finalement de nous servir le menu du jour, le tout arrosé de cidre comme il est toujours coutume d’accompagner les repas par ici.



Les sujets de discussion furent multiples et passionnants, comme par exemple la place du Calvados en France, comment rajeunir son image, comment changer son mode de consommation en le rendant plus accessible à l’apéritif sous la forme de cocktail, la nécessité de reproductibilité de la qualité des produits proposés notamment en grande distribution etc...




Bien que je n’aime pas ce terme et sans que cela ne soit péjoratif pour moi, la vision « industrielle » de mon interlocuteur est très intéressante et me permis de voir bien plus loin que jusqu’à lors, car les problématiques à son échelle sont bien différentes de celles d’un producteur purement local. Ni plus complexes ni plus simples à résoudre, clairement différentes tout simplement. Car à cette échelle, il ne s’agit plus de parler uniquement de qualité, mais également de marketing, de communication, de distribution, d’exportation et de développement.


Après cette pause déjeuner, Xavier m’emmena sur le site. En regard des bureaux se trouvent la plate-forme qui pèse les pommes et les poires amenées par chacun des 900 producteurs fruitiers durant la saison qui s’étale de Septembre à fin Novembre et qui représentent environ 15000 tonnes de fruits répartis en 60% de pommes et 40% de poires.





80% de ces pommes viennent de pommiers traditionnels dont la majorité sont des variétés douces et douce-amères.






Les fruits sont lavés, puis amenés jusqu’à plusieurs grands pressoirs très impressionnants associés à un diffuseur, système inventé par M. Gaston Préaux pour ne rien perdre du sucre encore contenu dans la pulpe des fruits.






Après 1 à 4 mois de fermentation dans d’immenses cuves en inox, le cidre à distiller ainsi créé est distillé en un seul passage par 8 alambics à colonne avant de couler à 70%, le tout répondant au cahier des charges de l’AOC CALVADOS.







La salle de distillation est superbe et la production est associée à des automates dont le but principal est de contrôler la reproductibilité des calvados.













Le contrôle qualité est assuré là aussi dans un laboratoire sur place.








Les eaux-de-vie de cidres sont ensuite vieillies dans de magnifiques chais de vieillissement contenant des foudres de 2500 litres à 38000 litres et des fûts de 400 litres tous faits de chêne.



Il existe plusieurs marques issues de la distillerie Préaux : DOMAINE DE LA VECTIERE, SAINT-VITAL, PREAUX et MONTARCY.


Chaque marque dispose dans sa gamme de Calvados d’assemblage de 2 à 25 ans d’âge.



Cette visite fut pour moi extrêmement instructive et me permit de voir sous un autre angle le travail, les problématiques et les qualités des gros producteurs de Calvados, bien au-delà des poncifs et des préjugés dont ils sont souvent la cible par les amateurs passionnés.

En conclusion, je pense qu’il faut différents types de producteurs de Calvados pour la bonne vitalité de ce spiritueux et pour qu’il soit enfin reconnu à sa juste valeur dans le monde entier, chacun agissant à son échelle.

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