Mon 1er contact avec cette bouteille d’exception remonte à la genèse de mon amour pour le rhum agricole.
À cette époque, je ne buvais que des rons et je trouvais le rhum agricole trop sec.
Fan de mixologie, j’ai toujours beaucoup fréquenté l’excellente Rhumerie / Bar à cocktail LE CYCLAMEN au Havre, tenu par le tout aussi excellent ALAIN GABRIEL dont je vous ai déjà parlé dans mon article concernant les Trophées du Calvados 2019.
En plus d’une carte de cocktail très fournie et diversifiée, ce grand monsieur propose également une belle collection de rhum martiniquais en dégustation et notamment ce fameux BALLY 1929.
Ayant conscience qu’un tel rhum s’appréciait avec un palais averti, j’ai décidé de débuter mon éducation au rhum agricole dans son bar grâce à son aide et à celle de son talentueux lieutenant MORGAN LEJEMBLE.
De semaine en semaine, je venais déguster un ou deux rhums agricoles martiniquais de distilleries différentes et d’âges différents.
Puis un jour, vint le moment de s’attaquer à ce monstre sacré.
Une véritable révélation, un sentiment intense de découverte qui m’ouvrait les portes sur tout un autre monde : celui des Rhum martiniquais millésimés d’antan.
Cette version est celle à 41,5% et embouteillée en 75cl.
Je me suis donc lancé à la recherche de cette bouteille qui m’avait tant plu et fascinée.
Peut être n’était ce pas le meilleur rhum au monde, mais il m’avait subjugué et porterait à jamais en lui le souvenir de mes débuts dans les rhums agricoles d’exception.
On trouvait et on trouve toujours actuellement cette bouteille sur de nombreux sites spécialisés à des tarifs très élevés, mais je n’étais malheureusement pas prêt financièrement et psychologiquement à payer une telle somme.
À force de recherche, je finis par la trouver sur le site d’enchères Idealwine à un prix bien plus bas.
Des amis collectionneurs la suivaient depuis un moment, mais plusieurs choses les dérangeaient : le niveau de la bouteille assez bas et le risque qu’il s’agisse d’une contrefaçon.
En effet, il existe paraît-il de nombreuses contrefaçons de vieux millésimes Bally, ceci étant lié au fait qu’il existe beaucoup de variantes de même millésimes de cette distillerie (collerette ou pas collerette, détails sur l’étiquette etc...).
Il n’était pas aisé pour un débutant comme moi à l’époque de faire une expertise à partir de quelques clichés sur un site internet.
J’ai donc demandé conseil à des amis spécialisés dans ce type de bouteille et après avoir appelé Idealwine, il s’avérait qu’il s’agissait bien d’une authentique bouteille de Bally 1929.
Alors que personne n’enchérissait et que le prix restait bas à cause du niveau du liquide, j’ai saisi ma chance et j’ai remporté la vente à mon grand étonnement et pour mon plus grand bonheur !
Ayant peur qu’elle ne soit cassée durant la livraison, je suis allé la chercher directement dans leur entrepôt à Colombes en banlieue parisienne.
Je l’avais enfin entre mes mains et je l’ouvris peu de temps après pour la déguster.
Il s’agit du 2ème plus vieux millésime de la distillerie après le 1924.
Ce millésime a été embouteillé à 45% en 70cl.
La couleur est ambrée très foncé.
Le nez est intense sur des notes de vieux bois, de fruits à coque (noix) et d’épices (muscade).
L’attaque en bouche est mesurée, c’est très fin.
On trouve les notes de bois dont les tanins sont fondus associés à des notes de boîte à cigare et de fruits à coque à nouveau.
La longueur est correcte.
Un rhum d’une grande finesse et d’un autre temps. Aux prémices du rhum agricole millésimé avec un profil bien loin de ce qui se fait actuellement et qui ne plaira donc sûrement pas à tout le monde : ⭐️⭐️⭐️
Vous aussi laissez vos impressions et rédigez votre propre note de dégustation sur l'application RUM TASTING NOTES ici.
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