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Photo du rédacteurOlivier Scars

HAVANA CLUB MAXIMO EXTRA AÑEJO 40%

Dernière mise à jour : 8 oct. 2020



J’ai redécouvert le rhum par hasard ou plutôt grâce au destin (au choix selon la conception de chacun). Je n’avais pas aimé mes expériences de jeunesse liées à l’alcool et je ne m’y étais pas intéressé jusqu’à mes 25 ans. Un jour, le fait de perdre un pari « m’obligea » à devoir boire un mojito. Le gage paraît plutôt agréable, mais pour moi qui n’avait quasiment jamais bu d’alcool, j’ai vraiment eu peur de ce que j’allais ressentir. À mon grand étonnement et à la manière de la madeleine de Proust, j’ai été projeté 20 ans en arrière, à l’époque où ma mère me préparait toute sorte de pâtisserie en y mettant quasi systématiquement du rhum dedans, car elle savait que j’adorai les arômes de ce délicieux spiritueux. 20 ans après ça n’avait pas changé, j’avais juste « oublié ». Curieux de connaître le rhum utilisé, je découvrais Havana Club.


Jeune et quelque peu influençable par ce monde qui s’ouvrait à moi, j’ai tout de suite été séduit par le gros travail marketing réalisé par cette marque autour de l’imaginaire cubain, le caractère authentique de ce rhum pour faire des cocktails iconiques tel que le mojito ou le daïquiri. Les français Pernod-Ricard étant co-actionnaire de cette marque (l’autre actionnaire et propriétaire étant le gouvernement cubain), je n’ai eu aucun mal à me procurer toute la gamme. Coïncidant avec une époque où j’ai également commencé à voyager, j’ai réussi à trouver dans les duty free bon nombre de série limitée ou actuellement disparue comme le Havana Club Barrel Proof (actuellement remplacé dans la gamme par le Maestro Selecion).

Ce n’est que lorsque j’ai acheté le Havana Club 15 ans (ancien embouteillage) que j’ai commencé à déguster le rhum pur. Ça me semble si loin et pourtant je me souviens très bien du plaisir que j’ai ressenti lors de ma 1ère dégustation de ce ron. Je n’avais dès lors plus qu’un objectif dans le monde du rhum, celui de déguster et peut être un jour acquérir la carafe Havana Máximo Extra Añejo.



Cette bouteille me fascinait, tant pour le rhum qu’elle contenait que pour la beauté du flacon numéroté en lui même. Fruit du travail et soufflé par le maître verrier Paul Miller, elle est ornée d’un bouchon en cristal sur lequel figure la figure emblématique de La Havane : la Giraldilla. Le contenu est un assemblage des plus vieux et plus rares rons de la distillerie réalisé par le maestro ronero de chez Havana Club : Don José Navarro. Le tout est contenu dans un coffret en bois précieux avec un certificat d’authenticité, ainsi qu’un autre bouchon plus basique, mais plus étanche.




Beaucoup de légendes courraient à propos de cette bouteille. Certains disaient que l’assemblage contenait des rons ayant vieilli 50 ans, d’autres 100 ans. J’ai lu cela sur des cartes de bar, mais sans aucune source, donc invérifiable. Certains autres pensaient que le certificat d’authenticité donnait droit à visiter la distillerie à Cuba interdite au public, légende très probablement fausse elle aussi.






Je ne suis pour ma part pas homme à courir après le luxe. Bien sûr je n’ai rien contre, mais en matière de spiritueux tout comme dans bien d’autres domaines, je lui préfère les bons rapports qualité / prix. Il me fallait donc réussir à déguster ce ron avant de peut être craquer et l’acheter. Problème : les quelques bars qui en proposent à la dégustation le vendent à minimum 150€ le verre et je ne pouvais pas à l’époque me résoudre à mettre un tel prix pour 4cl de ce ron.



En voyage à Prague avec mon ami Jean-Paul, nous avions entendu parler d’un bar au couleur du célèbre ron cubain : La Casa de la Habana vieja. A une époque où l’euro était fort, la qualité de vie de touriste français comme nous était exceptionnelle.

Bien décidé à déguster ce ron, nous avons pu réaliser mon rêve d’alors lors d’une dégustation épique selon nos goûts à l’époque très portés sur les rons.

Dans un superbe cadre et associé à un  moment fort d’amitié, je garde un excellent souvenir de cette dégustation.



Crédit photo : Google Image

Convaincu qu’il me fallait cette bouteille, je me mis à la chercher à bon prix, mais le problème d’une telle cuvée probablement avant tout destinée à faire joli dans un back bar ou dans une collection, c’est que les rares vendeurs d’alors étaient très gourmands n’hésitant pas à en demander entre 1250€ et 2000€. Produit à 1000 exemplaires par an, ce produit n’est donc pas rare, mais clairement luxueux. A cette période de ma vie, il m’était inconcevable de mettre une telle somme dans une bouteille d’alcool quel qu’elle soit.



C’est finalement un concours de circonstance qui m’amena à rencontrer un patron de bar Rouennais maintenant devenu un bon ami et qui avait décider de vendre la sienne. En effet, il souhaitait se débarrasser d’une bonne partie de sa collection de rons dont celle-ci. Conscient du prix de sa bouteille, mais également conscient de la difficulté qu’il aurait à la vendre au prix « officiel », il choisit de me la céder pour un bon prix qui nous convenait tous les deux. Pour assumer cet achat, j’ai réussi à en vendre quelques samples prix coûtant à des amis curieux de la déguster. Quelques années plus tard, j’ai offert à ce même patron de bar un sample de son ancienne bouteille que nous avons dégusté ensemble.






Depuis, je suis allé à Cuba et notamment à La Havane. Ne dégustant quasi plus de ron et encore moins de Havana Club à cette période de ma vie (d’ailleurs toujours très peu actuellement), j’ai eu tout de même envie de visiter le Musée du Rhum Havana Club (puisque la distillerie est fermée au public) pour me rappeler mes premiers amours.








Plutôt une vitrine pour la marque qu’un réel musée (tout comme la visite touristique de Mount Gay à la Barbade), j’ai tout de même passé un bon moment tout en constatant qu’il n’est pas rentable d’acheter ce Havana Máximo sur place, Pernod-Ricard ayant bien ciblé la clientèle d’une telle carafe.








Il s’agit donc d’un ron d’assemblage des plus vieux et rares rons de la distillerie, le tout embouteillé à 40%. D’après Don José Navarro, il s’agit là de « l’expression suprême du rhum cubain ».

La couleur est ambrée très foncé avec des reflets acajou.

Le nez est très flatteur, à la fois intense et délicat, porté sur un boisé précieux, des notes de fruits secs (amande, cajou), de noix de coco et de toffee.

En bouche, c’est soyeux. On retrouve les notes de toffee et de fruits secs associées à des notes de chocolat et de vanille, le tout soutenu par un boisé très élégant. Ça manque toutefois d’attaque, mais la puissance n’est clairement pas dans les critères du style habituel des rons cubains.

Belle longueur.

Une carafe luxueuse qui en fait un mauvais rapport qualité / prix, mais qui reste néanmoins un pur ron cubain vraiment très reussi : ⭐️⭐️⭐️



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