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Photo du rédacteurOlivier Scars

VISITE DE DISTILLERIE DE COGNAC : LHERAUD

Dernière mise à jour : 21 déc. 2020

Après mes nombreuses visites de la veille lors de ce périple en région de Cognac, mon programme du jour était bien moins chargé, mais tout aussi passionnant !

J’avais rendez vous pour la seconde fois à la distillerie de COGNAC LHERAUD.


Seconde fois, car j’y étais déjà allé lors de mon 2ème périple cognaçais et Laurent Lheraud, qui m’avait très sympathiquement reçu à l’époque, m’avait conseillé de revenir toute une après-midi afin de profiter pleinement de la visite de ce superbe domaine.



Après une matinée passée à Bordeaux et d’une session de wakeboard avec des amis sur un lac avoisinant, je pris la route d’Angeac-Charente.


C’est l’un des collaborateurs de Laurent Lheraud qui m’accueilla cette fois-ci et commença à me détailler l’histoire familiale de la maison Lheraud.



Tout commence en 1680 pour cette famille de vignerons, mais c’est en 1802 que la famille Lheraud commence à distiller leur vin pour vendre leur cognac en vrac.


Eugène, Rémy, puis Guy et Andrée, Laurent et aujourd’hui Jean-Charles et Anne-Sophie travaillent avec la même passion et c’est en 1968 que naît la marque de cognac LHERAUD.


Mon hôte me proposa de démarrer la visite à bord d’une voiturette, bien pratique pour parcourir l’immense domaine de Lasdoux et vignoble familial.

Le domaine est magnifique avec de nombreux arbres fruitiers, un jardin sublime et des étendues d’eau dans lesquelles évoluent de nombreux poissons.



Le vignoble quant à lui s’étend sur environ 80 hectares répartis en Petite Champagne (50 hectares), Grande Champagne (15 hectares), Fins Bois (15 hectares), Bons Bois et Borderies sur de toutes petites portions.


La famille Lheraud a également racheté des stocks de cognacs de Fins Bois et Bons Bois.


Le cépage est l’Ugni Blanc et la récolte se fait de manière mécanique.






Le raisin est pressé grâce à un pressoir pneumatique.


La fermentation se déroule de manière spontanée dans des cuves en béton.









La distillation se fait sur lies durant 4 à 5 mois de l’année grâce à deux alambics à repasse à gaz de 15 et 25 hectolitres.







Le domaine possède une dizaine de chais de vieillissement dont l’hygrométrie est différente, ce qui permet de déplacer les fûts selon ce que le maître de chai recherche.


Ils contiennent des fûts de chêne neufs, roux et vieux qui sont utilisé pour la gamme classique (de VS à XO).


La réduction se fait grâce aux petites eaux (eau distillée passée au préalable dans des fûts).





Après cette visite des chais, mon hôte m’amena jusqu’à la demeure de Monsieur et Madame Lheraud qui habite une très belle maison dont le salon est accessible aux visiteurs.


Au delà de nombreuses carafes et objets en cristal que Madame apprécie particulièrement, se trouve le fameux Paradis.



Un endroit hors du temps situé dans une cave voûtée en pierre relativement humide où on laisse l’environnement naturel et notamment les toiles d’araignées protéger les trésors familiaux.


Les dames-jeannes et bouteilles contiennent pour certaines d’entre elles des cognacs du XIXème siècle.





Elles représentent le patrimoine familial et sont parfois utilisées pour certaines cuvées.

Elles ne sont que rarement vendues en tant que tel.





La gamme des cognacs Lheraud est très étoffée.


Elle comporte tout d’abord des cuvées allant du VS au XO provenant du vignoble familial de Petite Champagne.


Celles-ci subissent une filtration papier par cellulose au froid avant d’être mise en bouteille de manière automatisée.


À noter qu’avant cela, chaque bouteille est rincée au même cognac que ce qu’elle va contenir au final.







Il existe également des cuvées de 10 ans, 20 ans d’âges, Obusto, Extra et L’Oublié.







CREDIT PHOTO : LA COGNATHEQUE


CREDIT PHOTO : JEAN BERNARD - BULLES GOURMANDES


Viennent ensuite les célèbres millésimes, une vingtaine entre 1802 et 1982 pour le moment qui ont fait la réputation de la maison Lheraud.


Leur mise en bouteille se déroule entièrement à la main avec au préalable une filtration papier, mais non au froid.


Chaque millésime vieillit en fût neuf, puis est embouteillé brut de fût.


L’étiquette est rédigée à la main par Mme Lheraud et l’étiquetage est manuel.






Enfin, il existe une gamme de carafes luxueuses renfermant des assemblages de cognacs exceptionnels : Adam, Eve, Art du temps et Paradis Antique.





CREDIT PHOTO : DIVINE CELLAR


À noter enfin, une gamme de Pineau Des Charentes comprenant de nombreux millésimes,


ainsi qu'une gamme d’armagnacs de négoce, mais provenant également d’un vignoble appartenant à la famille Lheraud (Ugni Blanc, Folle Blanche et Baco) dont le vin est distillé par leurs soins.


Le vieillissement se fait en foudre de chêne, la filtration et l’embouteillage quant à eux se font à Cognac, car cela est autorisé par l’AOC.


CREDIT PHOTO : JEAN BERNARD - BULLES GOURMANDES


Alors que la visite touchait à sa fin et que j’en profitait pour acheter une magnifique bouteille de Petite Champagne 1972, j’eus le plaisir de rencontrer et converser avec Guy Lheraud, le père de Laurent que j’avais rencontré lors de ma 1ère visite.


Un homme au franc parler inimitable (comme son fils d’ailleurs) avec des valeurs fortes de travail et d’équité.

Généreux et amicale, il n’y a pas un jour qui passe sans qu’il ne vienne superviser l’entreprise.



Je remercie infiniment la famille Lheraud et l’ensemble de leurs collaborateurs pour leur disponibilité et leur générosité.


Je trouve qu’il existe une certaine dualité dans le monde du cognac plus que dans tout autre spiritueux.

Alors que les carafes et les cuvées sont vendues comme de véritables produits de luxe, les producteurs sont bien souvent des vignerons qui travaillent la terre avec passion et n’hésitent pas à vous accueillir humblement dans leur tenue de travail.

Ce fut le cas de Laurent Lheraud lors de ma 1ère visite et cette image m’a de suite inspiré beaucoup de respect sans même avoir commencé à faire connaissance.


En tant que normand et habitué à rencontrer des producteurs de calvados qui travaillent dans leur verger, je suis heureux de voir qu’au delà du travail marketing autour du cognac, que je trouve d’ailleurs utile et nécessaire pour valoriser leurs produits notamment à l’international, il y existe des femmes et des hommes avant tout amoureux de la terre et des richesses que celle-ci leur offre.



L’autre chose qui m’a marquée lors de cette visite est la proximité de la famille Lheraud avec les personnes qui travaillent pour et avec eux.

Au delà du respect mutuel, il y a une volonté d’égalité et de simplicité dans les rapports humains qui créent un climat de travail très sain, poussant chacun à donner le meilleur de lui même pour le bien de l’entreprise familiale.

Et quand on travaille chez les Lheraud, on finit par faire partie de la famille.


Je ne manquerai pas d’honorer leur invitation dès que cela sera possible pour un week end professionnel dont le déroulement a l’air aussi passionnant qu’original.

Ce sera l’occasion de rédiger un nouvel article !

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