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  • Photo du rédacteurOlivier Scars

VISITE DE LA DISTILLERIE DE RHUM : DAMOISEAU

Dernière mise à jour : 25 janv. 2021



De retour en Guadeloupe cette année (à peine un an après mon précédant séjour), j’avais à cœur de visiter cette distillerie iconique de l’île papillon qu'est DAMOISEAU.




Je l’avais pourtant déjà visité, mais il y a 20 ans de cela (j’en avais alors 15).

En famille à l’époque, il s’agissait là de la toute 1ère visite de distillerie !

Je n’en garde malheureusement bien entendu que très peu de souvenirs, non pas parce que j’y avais un peu trop découvert le rhum (je n’ai d’ailleurs pas eu le droit de goûter), mais parce que j’étais bien plus intéressé par les jeunes filles que j’avais croisées sur place.





C’est à mon ami Danilo Grenci que je dois cette seconde visite.

Bartender de talent (notamment au Bluebird à Paris lorsque je l’avais rencontré), il est désormais brand ambassador chargé de développer l’univers mixologique autour de la marque.


Vous l’avez d’ailleurs sûrement déjà vu à l’œuvre au stand Damoiseau à la Cocktail Street lors du Whisky Live 2019 à Paris.



CREDIT PHOTO : DAMOISEAU


Ma visite était initialement prévu avec Jonathan Damoiseau, puis avec son frère Dimitri et finalement avec Richard, chef distillateur chez Damoiseau.




Profitant de la présence sur l’île au même moment de mes amis Guillaume Drouot (bartender au Danico à Paris) et Alex Cesarin (grand amateur de rhum devant l’éternel), je leur proposai de réaliser la visite ensemble afin d’en profiter de se voir.


Connaissant déjà Hervé Damoiseau (patron de la distillerie), ils en profitèrent pour organiser un apéritif avec lui après la visite.







Arrivant de Saint François, j’attendais mes 2 amis sur le parking en découvrant les lieux et notamment à quel point Damoiseau était plébiscité par les voyageurs et vacanciers.


Le parking était plein et tout un tas de touristes masqués se dirigeaient vers la boutique.






J’avais déjà eu l’occasion de constater à quel point cette distillerie est iconique en Guadeloupe.


De grandes publicités un peu partout sur l’île, l’omniprésence des bouteilles sur Grande Terre dans les restaurants et même dès mon vol sur Air Caraïbes grâce au Ti-Punch proposé à bord par l’hôtesse de l’air !










Même mon hôte du Airbnb que je louais nous avait accueilli avec une bouteille de Damoiseau et le nécessaire pour se confectionner le cocktail phare des Antilles françaises.









L’histoire de Damoiseau commence en 1942 lorsque Roger (le grand père d’Hervé l’actuel président) rachète la distillerie Hurel - Bellevue alors à l’abandon au Moule, au prix tout de même d’un lourd endettement.

Son fils Roger prit la suite en 1968 et réussit à rembourser la dette notamment grâce à la vente de rhum en vrac.

Ses enfants Hervé, Jean-Luc et Sandrine prennent la suite, Hervé prenant la tête de l’entreprise en 1995.


Jonathan et Dimitri, les fils de Jean-Luc, ont depuis rejoint l’aventure.



La récolte de la canne à sucre débute au plus tôt de Mars et peut aller jusqu’aux mois de Juillet / Août selon les années.


80% des cannes viennent de l’extérieur (producteurs voisins), mais Damoiseau utilise tout de même les 30-40 hectares de cannes qu’il possède sur le domaine.


1 seule variété est utilisée et la récolte est faite de manière mécanique.






Après pesée du chargement de chaque camion, la canne est hachée, puis effilochée avant d’être broyée et enfin pressée grâce à 4 moulins.









Le pressage est de plus en plus fort, avec imbibition (ajout d’eau) après le second moulin afin d’extraire le plus de sucre possible.


La bagasse (résidus de la canne) est utilisée comme combustible.







Après filtration, le pur jus de canne est envoyé vers les 14 cuves de fermentation.


Celle-ci a lieu durant 24h à 36h grâce à des levures exogènes.


Un serpentin de refroidissement dans chaque cuve permet de réguler la température à 35-36 degrés afin que les levures puissent pleinement se développer et travailler.


Le vin de canne obtenue affiche autour de 5-7% d’alcool.






La distillation se déroule grâce à 3 colonnes automatisées en inox (sauf les plateaux en tête de colonne qui eux sont en cuivre) : deux colonnes de 17 plateaux et une de 22 plateaux.


Le rhum sort de colonne autour de 86-89% avec un débit de 25-26000 litres de rhum par jour.






Le rhum blanc est réduit à 50% grâce à de l’eau osmosée avant de reposer dans des foudres en chêne, puis d’être stocké dans des cuves en inox durant plusieurs mois.


La bagasse non utilisée comme combustible est mélangée à la vinasse après distillation et permet de créer du composte et du fumier utilisés ensuite dans les champs.


Par ailleurs, Damoiseau a longtemps utilisé de la mélasse provenant de sucreries de Guadeloupe / Marie Galante afin de réaliser certaines cuvées de rhums assemblés, fruits de la distillation de pur jus de canne et de mélasse.




Après cette 1ère partie de visite qui nous aura permis de monter tout en haut de la plus haute colonne de distillation, nous rejoignîmes Hervé Damoiseau dans l’entrepôt de stockage et d’embouteillage.





J’avais eu l’occasion de rencontrer plusieurs fois Hervé sur des salons comme le Rhum Fest Paris notamment.


Un homme franc et direct, très sympathique et hospitalier qui nous conduisit chez lui afin de prendre l’apéritif.




Acras, boudins, Punch Coco et Ti-Punch (avec ou sans Maracudja) sur la terrasse au bord de la piscine afin d’accompagner de nombreuses discussions et pour ma part, pouvoir enfin lui poser quelques questions donc je n’avais trouvé les réponses nulle part.






Un moment très convivial et agréable se prolongeant jusqu’en début d’après-midi pour se conclure par la visite des chais de vieillissement de la distillerie.













Il y a 3 chais de vieillissement sur le site qui contiennent environ 3000 fûts de chêne ex bourbon et ex cognac, ainsi qu’une 15aine de foudre de chêne.









Un petit tour à la boutique avant de partir me permit de refaire le point sur la gamme actuelle des rhums Damoiseau.



En blanc, on trouve une large section comportant des rhums à 40%, 50% (l’icône de la marque), 55%, ainsi que quelques autres comme le Cœur Blanc (cœur de chauffe).






On trouve par ailleurs des rhums :


Gold : ambré,


VO : 3 ans,


VSOP : 4 ans,


XO : 6 ans,






8 ans (« Cuvée du Millénaire » dans une carafe dite « Rackham »),


10 ans,


12 ans.




Plus récemment sont sortis de nouvelles cuvées :


Concordia : assemblage (60% pur jus / 40% mélasse) de 4 ans vieillis en fûts ex bourbon,


Stratera : assemblage (60% pur jus / 40% mélasse) respectivement de 5 et 6 ans vieillis en fûts ex bourbon.

CREDIT PHOTO : RUMPORTER


CREDIT PHOTO : CATAWIKI


On a ensuite une gamme de millésimes composée des années 1995, 2001, 2007, 2008, 2009 et 2009 overproof 66,9%.

Ainsi que des années plus anciennes malheureusement plus disponibles à la vente incluant les millésimes 1980, 1986 (15 ans), 1989 et 1991.








Enfin, il y a le célèbre millésime 1953 dont vous retrouverez toute l’histoire et la note de dégustation dans cet article.


Il va être d’ailleurs très prochainement recarafé dans un magnifique flacon luxueux.







CREDIT PHOTO : DAMOISEAU






Citons également les millésimes 1972 que l’on a pu voir en vente sur le site internet Ventes Privées, ainsi que le millésime 1950 servi à seulement quelques bouteilles lors d’une soirée professionnelle privée.





CREDIT PHOTO : DURHUM


Je reviendrais dans de prochains articles sur les millésimes 1980, 1989, 1991 et 1995, ainsi que sur les embouteillages Velier des mêmes années.



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